Porté à l’origine par l’entreprise chinoise Oceanwide Holdings, cet impressionnant complexe résidentiel et commercial a commencé sa construction en 2015. Toutefois, depuis 2019, il est à l’arrêt pour des raisons financières et des tensions géopolitiques. Situé au cœur de la ville, ce chantier abandonné de 30 étages a vite attiré l’attention des amateurs de sensations fortes (urbex, base jumpers, squatteurs…).
L’intervention la plus remarquable est la coordination de nombreux graffeurs qui ont peint 27 étages en quelques heures. Devenues virales sur les réseaux sociaux et dans la presse, les photographies de ce happening ont fait le tour du monde. Depuis, de nombreux curieux, amateurs d’art et touristes se sont rendus au pied de l’édifice.
Dépassée par les évènements, la ville a dû monopoliser une partie de ses forces de l’ordre pour fermer et sécuriser le site. Elle va financer un mur protecteur et un service de gardiennage privé.
Dans la rue, les tours ne laissent personne indifférents et provoquent de nombreuses réactions :
« Je l’ai vu à la télévision et je devais venir les voir », « C’est génial, ça amène de la couleur », « Même si je trouve ça beaucoup trop dangereux, je salue la performance. » « C’est cool, c’est plus beau qu’avant », « ça met un coup de projecteur sur ce chantier, enfin, il s’y passe quelque chose d’intéressant ! » …
Le chroniqueur Gustavo Arellano du Los Angeles Times a décrit cette fresque collective comme une œuvre qui « transforme quelque chose de laid en quelque chose de beaucoup plus vibrant, le street art rend Los Angeles meilleur. »
Une intervention artistique (encadrée et adaptée cette fois) qui pourrait être idéale dans la valorisation de patrimoine en transition : l’ancienne centrale EDF de Porcheville, Les Damiers à Paris La Défense…